Valentin Vert – Best Before:

Valentin VertBest Before:

Lieu

Institut français Berlin

Curatrice

Indira Béraud

Dates

28.06 – 11.01.2026

Vernissage le 27 juin 2025 de 18 à 22h.

Best Before est une exposition personnelle de Valentin Vert présentée dans les Vitrines de l’Institut français de Berlin, explore la notion de conservation : des données, enfermées dans des architectures énergivores ; des œuvres d’art, soumises à des protocoles stricts ; et du vivant — animal comme humain — contraint de survivre dans les ruines du capitalisme, où le poison fait désormais partie intégrante de notre environnement.

Pour donner forme à ces enjeux, l’artiste a réalisé une série de sculptures empruntant aux techniques de carottage leurs silhouettes cylindriques et verticales. Chaque pièce renferme du mercure — élément chimique capable de traduire la pression et la température —, à la fois thermomètre des corps et révélateur du dérèglement climatique. Outils de stockage autant que dispositifs de mesure, elles fonctionnent comme des instruments hybrides, à la croisée du laboratoire et du musée. Par leur apparence scellée et leur charge symbolique, elles incarnent des reliques modernes, contenant les données enfouies et les signes divinatoires d’un avenir potentiel.

Les sculptures dialoguent avec un corpus d’images d’archives que l’artiste a recadrées et retravaillées librement. Se raconte ainsi une pluralité d’histoires enchevêtrées : récits prométhéens d’extraction du mercure, fabrication du cinabre à partir du métal et son usage pictural de Pompéi à Cézanne, mégalomanie industrielle jusqu’à la dévastation de la baie de Minamata. On y croise les fables tragiques de chats devenus fous après avoir consommé des poissons contaminés, et celles d’êtres humains dont les traits se figent sous l’effet du poison.

Par un double jeu d’échelles — du caractère microscopique des réactions chimiques à la portée mondiale d’une convention internationale bannissant l’usage du métal — Valentin Vert explore les liens entre l’infiniment petit et les dynamiques globales. S’y ajoute une stratification temporelle : récits anciens et drames contemporains se répondent, dessinant un réseau rhizomatique où s’entrelacent, sans hiérarchie, les dimensions sociales, économiques et scientifiques.

Interrogeant notre capacité à guérir et à vivre avec les résidus toxiques d’un monde en ruine, l’exposition s’achève sur les protocoles de traitement et de dépollution des œuvres elles-mêmes. En sous-texte, Best Before: pose la question lancinante de notre date de péremption écologique.

Exposition réalisée avec le soutien du Fonds Carta

Valentin Vert
Instagram : @valvert_

© Luca Girardini