A propos de l'exposition
Au cœur de l’exposition de groupe Empreintes et Éclosions. Rolf Nesch, Nadira Husain et Ahmed Umar se trouvent les œuvres graphiques et les reliefs de Rolf Nesch, jusqu’alors jamais présentés, issus de la collection du musée des Beaux-Arts. Ces œuvres entrent en dialogue culturel avec celles de Nadira Husain et Ahmed Umar. Tous trois partagent des expériences de migration qu’ils explorent à travers le langage visuel et les motifs de leurs créations.
Opposant au national-socialisme, Rolf Nesch, né à Oberesslingen, s’est enfui en 1933 en Norvège. Marqué par la nature, la culture et les habitants de ce pays, son langage formel s’est profondément transformé. L’œuvre de l’artiste franco-indienne Nadira Husain témoigne également de ses déplacements à travers les cultures et les frontières. Ahmed Umar, quant à lui, a fui les persécutions politiques au Soudan pour mener en Norvège une vie autodéterminée en tant que personne queer, fondée sur ses racines spirituelles et culturelles.
L’exposition interroge le lien entre art, migration et identité culturelle à une époque de bouleversements géographiques, sociaux et économiques.
A propos de Nadira Husain
Nadira Husain, née en 1980, est une artiste franco-indienne. Après ses études à l'École des Beaux-Arts de Paris, elle s'installe à Berlin au début des années 2000. Partant de la peinture figurative, Husain développe une œuvre complexe qui associe collages, techniques textiles, céramiques et installations. Dans son travail, elle utilise les notions d'identité, d'origine et d'appartenance culturelle non pas comme des catégories fixes, mais comme des champs fluides. Ses œuvres mêlent techniques artisanales et éléments de la culture pop, tradition et modernité, ornements et bandes dessinées. Cette superposition crée non seulement une tension visuelle, mais renvoie également à la perméabilité des frontières culturelles, à l'imbrication de l'héritage et de l'appropriation, de la mémoire et de la fiction.
L'iconographie de Husain s'inspire d'une multitude de sources : la peinture moghole indo-persane, le mysticisme soufi ou l'esthétique de la bande dessinée contemporaine. Des personnages, des motifs et des symboles circulent dans ses images comme des signes récurrents d'une mythologie personnelle qui s'ancrent simultanément dans différents espaces culturels. L'artiste crée ainsi des univers picturaux hybrides où le privé se mêle à l'historique, l'ornemental au féministe, le spirituel au profane. Dans l'œuvre de Husain, la peinture elle-même devient une stratégie de traduction, une recherche de formes dans lesquelles la polyphonie culturelle devient visible et tangible.